Mot du Secrétaire Exécutif

A l’image des autres pays de la sous-région, l’émergence du secteur de la micro finance au Niger résulte de l’échec et de la faillite des banques de développement et de crédit agricole (Banque de Développement de la république du Niger – BDRN et la Caisse Nationale de Crédit Agricole – CNCA).

Les premières opérations de micro finance remontent  au début des années 1990 avec l’apparition d’expériences de natures diverses avec le  déploiement de nombreux projets de développement à volet crédit pour combler le vide laissé par la disparition des banques, notamment en milieu rural. Ces projets, parfois peu performants, créent des distorsions de  concurrence importantes sur le marché. La plus part de ces projets se sont  institutionnalisé  en créant des structures de micro finance.

Au regard du développement  de la microfinance dans l’espace UMOA, les autorités communautaires ont décidé de règlementer le secteur par l’adoption de la Loi PARMEC (Projet d’Appui à la Règlementation des Institutions Mutualistes d’Epargne et de Crédit).

 

La loi PARMEC a été adoptée en 1993 par le Conseil des ministres de l’UMOA. En 1996 elle a été transposée dans l’ordonnancement juridique du Niger par ordonnance 96-024 du 30 Mai 1996 et son décret d’application 96-416 du 9 novembre 1996.

Cette loi a été élaborée dans un esprit de promotion du secteur de la microfinance dans l’espace UMOA. Cependant avec le développement rapide du secteur, il est apparu la nécessité de la réviser dans le souci de professionnaliser le secteur et de sécuriser davantage les dépôts des épargnants.

Aussi, en 2010, une nouvelle loi est entrée en vigueur.  L’aménagement du cadre juridique applicable aux SFD se justifie par les raisons ci-après :

  • la poursuite de la diversification du paysage financier de l’Union pour permettre l’accès du plus grand nombre d’agents économiques à des services financiers fournis par des institutions en mesure d’offrir des garanties de sécurité des transactions à leur clientèle ;

 

  • le renforcement de la stabilité du secteur par une meilleure protection de la clientèle des SFD, la mise en conformité des institutions avec les normes internationales en vigueur dans le domaine financier, le resserrement des conditions d’entrée dans le secteur et le renforcement de la surveillance par les instances de régulation et de supervision ;

 

  • l’amélioration de l’efficience des SFD en favorisant la modernisation de leurs instruments de gestion afin qu’ils contribuent davantage à l’approfondissement du secteur financier et, subséquemment, au développement économique des Etats de l’Union.

 

Au 31 Décembre 2010, le secteur de la microfinance compte 104 SFD, 161 904   de membres  qui ont mobilisé     9 295 732 613 FCFA d’épargne, accordé  18 630 471 419 FCFA  de crédit.   Le Taux de Pénétration national de la microfinance atteint actuellement environ 7% en 2005.

A l’instar des autres pays de l’espace UMOA, le secteur de la microfinance au Niger souffre de nombreuses insuffisances dont :

  • La mauvaise gouvernance dans les SFD,
  • L’insuffisance de professionnalisme du personnel et dirigeants des SFD,
  • la défaillance du système d’information de gestion reflétée par la faible fiabilité des états financiers de certains SFD et la non-disponibilité, dans les délais requis, de l’information financière.

Dans le souci de professionnaliser un secteur devenu incontournable dans la lutte contre la pauvreté, les autorités Nigériennes  ont créé une Agence de Régulation du Secteur de la Microfinance (ARSM) par Décret         n° 2007- 066/ PRN/ME/F du 21 mars 2007. Cette  décision s’inscrit dans une perspective de renforcement des capacités de surveillance  et aussi de la professionnalisation du secteur à travers des actions de contrôle plus ciblées  visant le respect de la réglementation.

L’Agence est composée d’une instance décisionnelle appelée Commission Nationale de Régulation de la Microfinance (CNRM) et d’une instance exécutive, le Secrétariat Exécutif (SE).